CHARBONNIERE ALINETTE
En 2009, pour la manifestation Lo Garou, festival des charbonnières, nous avons fait cuire une meule presque à taille réelle. La loge BB2 est la plus basse de l’écosite, nous l’avions juste ouverte pour la présenter sur le parcours de visite.
Première étape, dégager, niveler et couper du bois. Chênes verts en majorité avec un peu d’arbousier et quelques cades moribonds.
Cette charbonnière à la particularité d’avoir été creusée dans les remblais d’un four à chaux plus ancien. Il reste des vestiges de cabane dans le four et sur le coté.
Beaucoup d’arbre sont centenaires et paraissent trop gros pour monter une meule de petit volume. Aussi nous coupons de ci de là les troncs les plus appropriés, environ 10-12 cm maxi de diamètre. Certain sont très tordus, ils serviront en petits morceaux a boucher les trous. Le boisement est gardé assez dense autour de l’aire de charbonnage pour faire barrière au vent et éventuellement pour canaliser le passage du public.
Les ramilles sont consciencieusement mis en tas et écrasée par des troncs. Une grosse difficulté en garrigue est d’avoir de la bonne terre. Cette faulde a été lessivé par les pluies depuis son abandon. Il nous faut monter de la terre, environ 600 kg. Nous avons recours à une jeep pour laquelle nous avons tracé une piste d’accès.
La surface de l’aire de charbonnage doit être plate, horizontale et nettoyée.
Nous avons 5 stères de bois environ 2 tonnes. Avant le montage, nous préparons les différents bois particuliers, l’allume et les enchantillons
Nous utilisons la technique du cercle autour de l’axe de construction. La répartition se fait en différenciant les bois suivant leurs diamètres. Les plus gros devant car ils seront posés en premier.
Le piquet central est orienté vers le centre de la faulde, au sépulcre.Du petit bois sec est amassé là, c’est l’allume. Puis pendant que l’un le tiens, l’autre réparti les bois qui serviront de structure à la cheminée d’allumage et qui supporte le poids des bois.
Les premières bûches posées calent le piquet, il suffira de vérifier sa verticalité et son non coinçage de temps en temps. La base du tas de bois est importante car elle donne le fruit nécessaire à l’arrondissement de la meule finale. Forme très difficile a obtenir avec ce type de charbonnière des garrigues a petit volume.
Mercredi. De fortes pluies obligent a décaler 1 jour pour finaliser la construction de la meule et retarde l’allumage. Aussi je décide de limiter le volume à 4 stères pour être syncros avec la manifestation Lo garou. Ont participé à cette première partie, Alain, Bernard, Bruno, Christophe (à la brouette) et Christophe (à la jeep), leurs enfants et les dames Agnès et Florence.
Jeudi. Je rajoute les enchantillons pour le deuxième étage, puis rajoute les bois en vérifiant la bonne répartition en rond. Les ramilles sont bien écrasées. Réparties sur le tas elles vont empêcher la terre de s’insinuer dans le tas.
La couverture de terre a besoin d’être étayée pour tenir sur la forme pyramidale de la meule. Je mets plusieurs niveau de bois de calage. Cette croûte est primordiale car par son effet de four elle va permettre la cuisson à l’étouffé.
Vendredi matin. La meule a une hauteur de 1,60 m. Pour accéder au "sommet" il y a besoin d’une échelle faite sur place. Cela permet de retirer le piquet central pour dégager la cheminée. j’y jette des braises. La combustion commence. C’est parti, me voilà Maître du feu. Dans cette photo prise à la verticale de la cheminée, on voit bien la disposition des enchantillons.
Il faut beaucoup de petits bois pour "donner à manger" au feu. La température augmente rapidement, les premiers tassements du sommet indique qu’il est temps de remplir de bois et de fermer la cheminée.
Vendredi 11h30. J’ai posé une grande pierre plate, jointé avec de la terre et fait les appels vers le bas, c’est la conduite du feu. La carbonisation commence.
Fumée bleue et odeur de pomme, tout est là. Tutti va bene ! Un vent assez violent m’oblige a dresser des paravents en branches coté entrée.
Samedi 2h. La pleine lune éclaire le site, le vent s’est calmé, la charbonnière mijote tranquillement. Je ratisse la surface pour remettre la terre comme il faut, il y a eu des tassements. Il est temps de se recoucher pour revenir à 6h.
Samedi soir. On fait la fête autour de la charbonnière. Explications nocturnes et gigots à la braise. De temps en temps la surveillance doit se faire. La cuisson se passe bien, il y a un léger décalage sous le vent. Je bouche totalement ce coté et ouvre bien de l’autre.
Dimanche. La meule s’est tassée, je ralenti la cuisson pour tenir la journée car aujourd’hui il y a le festival des charbonnières. Visite importante, celle de Louis Salvi, notre maitre charbonnier. Il est content du résultat. Il hume les fumées : "ah cette odeur !" dit il tout pensif.
Dimanche 17h. Fin de la cuisson. Les fumées sortent par le bas, il est temps de tout fermer et de recouvrir avec le reste de terre. Le lendemain quelques tassements auront ouvert une brèche que je recouvre à nouveau de terre.
Ouverture
Fin de cette charbonnière Lo Garou 2009. Son nom de baptême est ALINETTE
Four métallique
René a dégoté les restes d’un four à charbon de bois dans la belle commune de St Jean de...